« Bonjour Boris. Comment vas-tu ? Toujours dans la Haute-Garonne ? »
Boris : « Si on veut. Tu sais il y a 10 ans j’habitais à Buzet-sur-Tarn,
un village entouré de champs au Nord-est de Toulouse entre la forêt de Buzet, le golf de Palmola et le Tarn.
Aujourd’hui, je n’ai pas l’impression d’avoir vraiment bougé mais mon village se situe désormais au sud d’Albi entre La Zone Industrielle Régionale de logistique embranché fer et un incinérateur.
Les champs de blé et de maïs disparaissent à grande vitesse.
Une seule chose n’a pas changé. Je suis toujours sur l’axe Castres-Montauban, d’ailleurs le budget d’élargissement de la déviation de Buzet en 2 fois 2 voies a enfin été voté récemment. Cela facilitera la vie des camionneurs…
On parle également de rebaptiser Buzet sur Tarn. Des professionnels se sont penchés sur le sujet et cherchent un nom moins champêtre qui collerait à notre nouvelle identité. Certains ont avancé des noms, mais un sigle tient la corde : CCTA ! Ce n’est pas bête. Car c’est quand même la CCTA qui a changé notre vie. D’ailleurs, il y a 10 ans, elle dirigeait déjà le village. Certes nous avions un conseil municipal et un Maire mais les grandes lignes de la commune étaient tracées par la Communauté de Communes du Tarn-Agout. Nous étions des précurseurs, nous étions déjà à l’âge de la technocratie. Tout a basculé avec le vote du PLU en 2012. »
Bénédicte : « La CCTA vous a-t-elle apporté des avantages ? »
Boris : « Tu sais, une telle structure n’est pas faite pour cela. Rien n’a réellement changé. Comme en 2012, nos enfants en âge d’aller au lycée vont toujours au Lycée Raymond Naves contrairement aux autres adolescents de la CCTA qui eux vont à Lavaur. Au niveau de la gendarmerie, malgré le fait qu’il y ait une brigade à Saint-Sulpice, nous dépendons toujours de l’Union. En revanche, même si le village est maintenant un village dortoir à part entière, la population de Buzet a fortement augmenté nous venons de dépasser les 4000 habitants !!! Cela pose quelques problèmes au niveau des écoles mais il est question d’un nouvel emprunt pour une nouvelle école. Tu sais nous étions déjà endettés en 2012 alors un peu plus un peu moins…..
En plus, en terme d'efficacité, c'est l'idéal : cette nouvelle école maternelle sera construite juste à coté du CLSH à Lugan. »
Bénédicte : « Je te trouve très fataliste. Les Buzétois n’auraient pas pu empêcher tout cela ? »
Boris : « Empêcher ? Pourquoi ? Tu sais, le fatalisme c’est un peu notre ADN ici. Il est vrai que les choses auraient pu ne pas se passer de la sorte si, en avril 2012, les Buzétois s’étaient mobilisés. Il aurait fallu que chacun aille participer à l’enquête publique sur le PLU, témoigne de sa désapprobation. Peut-être qu’alors, le PLU ayant subi un nouvel avis défavorable, les choses n’en seraient pas là. Mais tu sais, il faut vivre avec son temps.
En avril 2012, il y avait les vacances de Pâques et les élections.
Alors les problèmes de PLU, de ZAC ou de sortie de la CCTA, c’était le cadet de leurs soucis. L'avenir est en marche, nous venons d'élire à l'unanimité (encore une singularité de notre territoire) notre nouveau président. Nous gardons quand même notre identité rurale, il s'agit du jeune maire de Belcastel. »
Le réveil sonne... Boris se réveille.
Nous sommes le 27 mars 2012.
L'enquête publique sur le PLU démarre dans une semaine : le 4 avril exactement.
Il fait encore beau sur Buzet !!!!
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