mercredi 16 janvier 2013

L'écologie industrielle et le projet des portes du Tarn

Le projet des portes du Tarn est présenté par M. Esparbié comme étant "révolutionnaire", innovant et basé sur les principes de l'écologie industrielle.

La forme est innovante, le fond (logistique embranché fer et centre commercial) l'est nettement moins.

Pour l'ASC, il n'y a pas d'ambiguïté : 

Oui à l'écologie. Oui au développement économique. Oui à l'emploi.  Oui au vert dans l'industrie.

Quatre fois OUI !!!!

Mais sur ce territoire précis qui s'appelle déjà Buzet sur Tarn, le secteur économique c'est l'agriculture. Certes, on peut améliorer les choses mais c'est l'agriculture. Pas autre chose.

Mettre en place un projet axé sur une (ou d'autres) activité(s) économique(s) que l'agriculture, cela signifie à terme la fin de l'agriculture sur Buzet. 

Deux raisons à cela :

1. Personne ne peut croire qu'un projet aussi ambitieux se limitera aux quelques 200 hectares annoncés.

2. Ce projet, s'il rencontre le succès escompté par ces défenseurs provoquera une urbanisation exponentielle sur Buzet. Ceci est malheureusement logique et déjà prévu par les porteurs de projet (cf. Les réserves foncières faites dans le PLU).

En 2010, à l'occasion de l'enquête publique PLU, soucieuse d'associer développement économique et identité économique de notre territoire, L'ASC avait fait une contre-proposition à ce projet des Portes du Tarn. Depuis, Cette contre-proposition a été réactualisée.

Seuls M. Le Maire de Buzet ainsi que peut-être quelques adjoints et les porteurs du projet des Portes du Tarn ont du le lire. Croyant en la concertation qui anime toute démocratie, nous pensions être, un jour, sollicités pour que nous présentions plus en détail  notre alternative à nos élus locaux..... À ce jour, rien !!!!

Belle conception de la démocratie et de la concertation.

Pourquoi ce mépris ?

La raison en est simple.  A cette époque, Le maire de Buzet, ancien agriculteur buzétois, n'était surement pas prêt, pour des raisons intimes ou pour des raisons de timing, à se déclarer ouvertement contre l'agriculture buzétoise. Depuis, il a franchi le pas et a fait publiquement (en présence d'agriculteurs buzétois qui plus est) son coming-out en conseil municipal le 14 septembre 2012.

À ce jour, personne ne comprend les motivations réelles de M. Le Maire. Pense-t-il que l'agriculture n'est plus viable sur Buzet ? Qu'elle ne sert à rien ?

Tout le monde sait que l'enjeu de demain sera aussi l'agriculture. La FAO (L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO : Food and Agriculture Organisation) ) a donné comme sous-titre à son rapport 2012 sur la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture : investir dans l'agriculture pour un avenir meilleur.

Cette consigne mondiale, Buzet l'applique depuis plus de 30 ans  !!! 
Qui a investi dans l'agriculture à Buzet : les buzétois, le département, la région, la France et l'Europe.

Cette logique d'investir dans l'agriculture pour bâtir un avenir meilleur, des investisseurs publics et investisseurs privés l'ont bien comprise. Depuis la crise alimentaire de 2007-2008, il paraît évident que la reconquête ou la préservation des terres agricoles sont devenues des enjeux économiques et vitaux majeurs.

En France, au contraire, on continue à "gaspiller" les terres agricoles. Chaque intercommunalité ou chaque grosse commune veut sa ZAC. Et chacun fait SA ZAC en brûlant souvent quelques terres agricoles. 

Les porteurs du projet, M. Carcenac ( Président du Conseil Général du Tarn) en tête, se veulent visionnaires. Ils estiment que leur projet s'inscrit dans une perspective long terme à horizon 2025.....

Qu'en sera-t-il alors de l'état de la sécurité alimentaire française ? Serons-nous obligés, en 2025, de réhabiliter certaines friches industrielles en terres agricoles pour retrouver le niveau de sécurité du début des années 2000 ? Et à quels coûts ? Ne serait-il pas plus judicieux d'implanter des projets du type des Portes du Tarn dans des endroits moins sensibles ?

Le drame de demain pour la France sera la délocalisation de l'agriculture avec les mêmes conséquences que la délocalisation de l'industrie. C'est-à-dire le caractère irréversible !!! Avec en plus le problème qui est de taille : l'agriculture, on en a besoin pour manger...

Que fera-on ensuite ?

Les investissements dans l'agriculture ont été faits sur Buzet. La productivité est au rendez-vous (grâce au savoir-faire de nos agriculteurs buzétois, des rendements qui rivalisent avec ceux des meilleurs en France). Pourquoi tout gâcher !!!

Nous voulons que, dans le futur, Buzet soit reconnue pour ce qu'il est : le poumon vert de Toulouse avec son agriculture, sa forêt et ses coteaux et pas comme la zone industrielle du Tarn fut-elle écologique.

De la logistique embranché fer et un centre commercial même repeints en vert à la mode de l'écologie industrielle resterons toujours du fret ferroviaire et un centre commercial. 

Ce n'est pas la forme que nous combattons mais le fond. 

Il ne faut pas tout mélanger.


PS : 
Des intérêts  divergents au sein de la CCTA : L'échangeur autoroutier.

Un bienfait soi disant indispensable pour Saint-Sulpice ; A  terme un cauchemar pour Buzet.....

3 commentaires:

  1. Cinq fois "Oui" !!!
    Càd je suis entièrement d'accord avec votre analyse.
    Signé le "hurluburlu" Britannique de Lavaur et conseiller de Lugan

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  2. Heureux que BUZET SUR TARN soit encore dans le 31 et non 2B ou 2C

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  3. Je partage à 100% cette analyse sage et étaillée.

    Lors des voeux présentés par le maire de Saint-Sulpice samedi 12 janvier, Linda Gourjade, député du Tarn, a affirmé son soutien au projet "Portes du Tarn", mettant en avant "l'emploi, l'emploi, et encore l'emploi". Un leitmotiv, une rengaine qui tourne en boucle comme un disque rayé. Dans son allocution, le maire a traité les opposants au projet d'"hurluberlus". L'article du Collectif du Rieudas publié le matin même dans La Dépêche du Midi a du quelque peu l'irrité. Les maires de Buzet et de St-Sulpice sont aux affaires depuis bien trop longtemps. Idem pour Esparbié. Ce petit monde, au travers du projet "Les Portes du tarn" défend des intérêts personnels et se soucient guère des intérêts de leurs administrés d'aujourd'hui et de demain. Leur vision de l'avenir est en contradiction totale avec les vrais enjeux économiques et écologiques du futur. Ce sont des hommes du passé, dépassés. Il est temps qu'ils "dégagent".

    Francesco Autelitano,
    Président du Collectif du Rieudas

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