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Des élus
sous le choc
La violence physique est condamnable en politique,
évidemment. Donc, on ne saurait que déplorer le désormais fameux "coup de
boule" qu'a reçu Charles Prince, en fin du Conseil municipal du 6 avril.
Dès le lendemain, d'ailleurs, je suis allé, chez lui,
m'assurer de son état… et suis parti tranquillisé sur ce point… Et tant mieux.
Mais je suis également allé voir celui qui a commis cet
acte. Pour chercher à comprendre. Car un élu doit toujours chercher à
comprendre, même quand ça ne l'arrange pas forcément. Surtout quand ça ne
l'arrange pas forcément.
Et je pense d'ailleurs que c'est ce qu'aurait dû faire le
Maire, dont le rôle majeur consiste, à mes yeux, à toujours tenter d'entendre
ce qui se passe dans sa Commune, dont le rôle consiste à tout faire pour que
les gens se parlent, ne soient pas les uns contre les autres. Faute de ceci, le
climat se dégrade et certains, se sentant rejetés, peuvent s'exprimer par la
violence physique. C'est naïf de ne pas avoir songé à ceci plus tôt, quand on
sait, quand on vit le mépris d'une certaine Municipalité et son autisme sur
bien des plans, à commencer par les plans d'urbanisme...
Mais, à Buzet, hélas!, nous sommes loin de ce Maire arbitre,
de ce Maire conciliateur, de ce Maire rassembleur. Nous n'avons qu'un chef d'un
tout petit clan, ou un petit chef de clan, qui est convaincu de détenir la
vérité suprême, sous prétexte qu'il est élu depuis longtemps, trop longtemps,
et qu'il est né ici.
Et je dois dire que le communiqué publié sur le site
officiel de Buzet quelques jours après l'incident ne fait que confirmer les
dires précédents.
Voici que "deux membres de l'ASC" auraient
"attendu l'adjoint à l'urbanisme à l'extérieur pour l'agresser" ?!
C'eût été donc prémédité ! Il y aurait donc eu du traquenard dans l'air !
Balivernes que tout ceci, quand on sait qu'en réalité, et je l'ai vu, un
administré a souhaité parler à l'adjoint en question et attirer son attention
sur un point. Ensuite, la discussion s'est envenimée, oui, et un second
administré a cru, à tort, qu'il fallait porter secours au premier administré,
qui se trouvait être son ami, et a "foncé"… Quel rapport, ensuite,
entre ces deux administrés et l'ASC, sinon, certes, qu'ils en sont membres,
mais qu'ils sont amis depuis bien avant, et qu'ils n'ont, évidemment, nullement
agi au nom de l'association, qui a d'ailleurs condamné le geste ?
Je passe enfin sur les adverbes "violemment"
("bousculé") et "grièvement" ("blessé") dont,
visiblement, le sens paraît échapper au(x) scribe(s) officiel(s) de la Mairie…
Ce texte, enfin, laisse sous-entendre que "l'élu a été
transporté aux urgences" immédiatement, ce qui est faux, puisque, quand je
l'ai laissé après être resté avec lui une trentaine de minutes, on attendait la
voiture qui allait le raccompagner chez lui. Les urgences, a priori, ce fut
pour le lendemain… Urgences lentes donc…
Où vouloir en venir avec tout ceci ? A cela : clairement,
au-delà de la plainte, qui a été la méthode choisie pour répondre à l'incident,
plainte qui est un droit, sur lequel je n'ai donc rien à dire sinon qu'elle est
libre, le Maire et ses proches ont cru bon d'exploiter cet incident pour régler
des comptes avec une association, l'ASC, qui, depuis longtemps, s'oppose à
certains projets municipaux, comme aux méthodes de nos gouvernants",
souvent fort peu démocratiques.
Au sein même du Conseil municipal, certains élus, dont je
suis, ont fini par se désolidariser d'un Maire et de ses proches qui, à nos
yeux, ont failli sur bien des points, et notamment dans leur mission, dans leur
obligation de proximité, dans leur devoir d'assurer le "vivre
ensemble" à Buzet, si promis et si piétiné.
C'est fort peu "digne" d'un premier magistrat… ou
d'un second…, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire en Conseil, mais en
vain, évoquant aussi, à l'occasion, certaines "incompétences"...
Et, sur le fait d'utiliser, aux fins citées plus haut, le
site officiel de la Mairie, j'ai encore à dire, en tant qu'élu de Buzet !
A dire, d'abord, que le Conseil n'a pas été consulté sur la
pertinence de publier un tel texte et sur un tel contenu. Je reconnais bien là
ceux qui se pensent propriétaires de la chose publique à Buzet ! Ceux qui
n'aiment pas consulter. Ceux qui n'aiment pas discuter. Les avares de la
parole. Ceux qui n'ont que des comptes à régler, eux qui comptent si mal,
parfois...
Alors, à force de se couper d'une grande partie de la population,
des réalités même, à force de demeurer fermé(s) à tout dialogue, il ne faut
finalement pas s'étonner que se soit établi un climat de tension, un climat
d'exaspération, qui a fini par faire sortir certains de leurs gonds.
Pierre Bourdieu, un sociologue bien connu dont je partage
pas mal de conclusions, aimait à dire que, quand l'institution fait preuve de
ce qu'il appelait la "violence symbolique" (qu'illustrent tous les
travers que j'ai évoqués plus haut), il faut s'attendre à ce que certains y
répondent par la violence physique.
Alors vivement un Maire et une équipe plus
"bourdieusiens" !…
Vivement la paix ! Après la guerre...
Xavier PAREILLE,
toujours Conseiller
de BUZET,
Maire-adjoint à la
Culture, à la Communication et au Social démissionnaire depuis septembre 2011.
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Au nom de tous les adhérents de l'ASC, l'équipe de l'ASC remercie M. Pareille pour cet acte de bravoure et d'honnêteté intellectuelle.
De la difficulté de voir s'imposer la diversité des points de vue dans les petites communes
RépondreSupprimerDans la situation actuelle, et à cause du type de vote ( par liste ) imposé par
la loi aux petites communes , une diversité de points de vue ne peut
réellement exister au sein d'un conseil municipal.
Pour avoir une existence,cette diversité ne peut s'exprimer que par le biais d'associations en agissant à travers ce statut.
De ce fait , même si leur existence est légale,ces associations ne sont pas perçues comme officielles ( politiquement parlant ) et peuvent être, dans certaines communes, attaquées par le maire ou ses conseillers en ne se privant pas de revendiquer tous les droits.
A Buzet, en 2008, afin d'offrir un second (ou autre) choix aux habitants, une liste s'était présentée face à la liste du maire sortant.
Cette liste apolitique a remporté 45% des suffrages, le maire " gouverne " donc actuellement avec 55% des suffrages en méprisant haut et fort le reste de l'opinion.
Allant même jusqu'à essayer de punir aujourd'hui à travers SON projet de PLU certaines personnes ayant osé lui apporter la contradiction !!!
Il en serait tout autrement si cette liste était représentée , au prorata du suffrage , dans le conseil municipal où , même en minorité.
Les élus de cette liste auraient eu le droit de donner leur opinion sans apparaître comme des conspirateurs.
De plus dans un tel conseil municipal ( où la diversité serait représentée ) le maire et les conseillers qui le suivent pourraient être mis en minorité.
La diversité oblige le dialogue et ce dialogue est la base de toute
démocratie.
Qu'advient-il quand on confisque le dialogue
Je viens de vous exposer mon point de vue sur le manque de représentation démocratique dans nos petites communes ; j'ai oublié de remercier ce conseiller municipal qui, quelque part, me fait un peu mentir ..... et fait avancer les choses .
RépondreSupprimerJe n'oublie pas qu'au delà de ce fait divers malheureux , c'est l'exaspération autour du PLU et de la ZAC qui est le vrai point de départ de tout cela , alors merci Mr PAREILLE chacun pourra juger.