Là où nous avions 180 ha de terres agricoles, nous allons rendre à la nature une cinquantaine d’ha », A. Chorro, Directeur de la SPLA81
Ce n'est pas en éparpillant façon puzzle
tout autour de la zone la partie "agricole" du projet que
l'on pourra aboutir à quelque chose de cohérent en terme de rentabilité. Là où
l'agriculteur cherche à mettre son activité sur une seule parcelle, le porteur
du projet veut au contraire la morceler. Où est la logique ?
L'agriculture est un véritable secteur d'activité et ne doit
pas servir à camoufler ou à atténuer les nuisances sonores et visuelles de la
zone d'activité des Portes du Tarn.
Que l'on cherche la diversification des cultures en
développant le maraîchage ou les produits bios, pourquoi pas ? A partir du
moment où la demande et les débouchés sont bien là et suffisants pour
assurer une certaine rentabilité. La diversification, les agriculteurs buzétois
connaissent et ils ont des projets
!! Mais pourquoi les porteurs du
projet des "Portes du Tarn" veulent-ils détruire une activité
existante, rentable, ayant fait l’objet d'investissements (aides et
subventions) conséquents, par d’autres plus hypothétiques ?
Les porteurs du projet chercheraient-ils à diviser
pour mieux régner : agriculteurs et personnes ayant des sensibilités
écologistes en opposant agriculture et nature, agriculteurs buzétois entre
eux, ou 81 contre 31 ? Ne tombons pas dans ce piège grossier !
Gardons notre énergie pour défendre l’agriculture buzétoise existante,
activité économique forte qui génère et génèrera encore de nombreux emplois
durables, qu’ils soient directs ou induits.
La préservation des terres agricoles est déjà un enjeu
géopolitique majeur. Cet enjeu sera vital dans quelques décennies. De nombreux pays ont une démarche d'achat de
terres agricoles hors de leurs frontières afin de pouvoir répondre à leur
demande intérieure actuelle et future. En France, nous brûlons nos terres
agricoles afin de créer des zones d'activité sans attendre de toutes les
remplir. Encore un problème de logique et de cohérence....
On ne peut plus continuer à mener une politique
d’aménagement du territoire basée sur la récupération des terres agricoles . Il
y a encore 50 ans, cela pouvait se justifier par les excédents.
Aujourd'hui, on est en situation de pénurie qui se traduit par des tensions sur
les prix agricoles, lesquels se répercutent sur les prix des aliments que nous
consommons.
Les politiques de tous bords crient haut et fort qu’il faut
arrêter de sacrifier des terres agricoles au profit de l’urbanisation
industrielle et commerciale au risque de provoquer une catastrophe écologique
et alimentaire dans les prochaines décennies.
Les porteurs du projet se projettent à horizon 20 ou
30 ans. Nous leur rappelons ici que « la terre est une
ressource naturelle non renouvelable, indispensable à l’Homme et à la
vie. »
Un article du "Monde" du mois de mai titrait
: "Comment faire pousser 60 % de blé en plus en 2050 ?" Ce n'est
sûrement pas en sacrifiant des terres agricoles que nous y arriverons… Remplissons d'abord les zones d'activité
existantes.
Faisons un recensement des friches industrielles et essayons
de les reconvertir plutôt que de consommer des terres agricoles !!
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